UNIVERS SOCIAL – ARTS VISUELS / Territoires – Assemblage – 3e cycle du primaire

LA DIVERSITÉ PAR LE BÂTON ORATOIRE

PROJET

Réaliser un bâton oratoire selon les traditions des Premières Nations.

LE BÂTON DE PAROLES – Médium mixte, 30 x 3 x 3 cm.

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Adaptation scolaire, classe de Johanne Charest, école Jean-Du-Nord, Sept-Îles (Québec), 2020-2021

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Adaptation scolaire, classe de Carole Madore, école Jean-Du-Nord, Sept-Îles (Québec), 2018-2019

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Bien que les cours s’étendent généralement sur trois sessions d’une heure chacune, ce cours, créé pour des jeunes en adaptation scolaire, s’étend sur quatre heures à raison d’une heure vingt minutes chacune.

MATÉRIEL

LE MATÉRIEL D’ART EST FOURNI PAR ETAPMANITU

1. Papier régulier, 11 x 17 po (1 par élève)

2. Crayon à mine, gomme à effacer, crayon-feutre noir (1 par élève)

3. Crayons-feutres de couleurs variées

4. Bois de grève (entre 25 et 45 cm) (1 par élève)

5. Objets trouvés dans la nature : bouts d’écorce, plumes, coquillages (nacre), perles (beads), petites pierres, etc. 

6. Fil de fer (mince)

7. Bâtons de colle chaude et pistolet

8. Rubans de couleurs et/ou lanières de cuir de (+ ou -) 1 m de longueur

9. Papier sablé fin, 12 x 9 po, format 3 x 3 po (1 par élève)

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LANGAGE PLASTIQUE

Couleurs pigmentaires chaudes : jaune, magenta, orangé

Couleurs pigmentaires froides : cyan, vert, violet

Lignes : courbe, droite, horizontale, verticale, oblique, brisée, circulaire, large, étroite

Motifs : variés, exploités par l’élève

Organisation de l’espace : superposition, asymétrie, chevauchement

Technique : assemblage

Tracer à main levée

Volume : forme tridimensionnelle

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OUTILS PÉDAGOGIQUES

Vidéo sur le mode de vie innu – Enseignement traditionnel Production Manitu inc.

Communauté MashteuiatshDurée : 4 min 55 s.

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Carnet de traces

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Ce projet est financé par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur du Québec.

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CONTENU DU CARNET DE TRACES

Les élèves fabriquent un carnet de traces de 8 pages et compilent les informations suivantes :  

PAGE COUVERTURE : écrire son nom en bas, au centre ; dessiner les contours d’un bâton ; ajouter les éléments. 

Page 2 : répondre aux questions : où habitent-ils, comment se sont-ils sédentarisés et pourquoi ? 

Page 3 : écrire deux forces et deux contraintes.

Page 4 : écrire le nom des trois couleurs chaudes et des trois couleurs froides.

Page 5 : Écrire une petite définition du blanc et du noir ; écrire les quatre couleurs de la race humaine ; tracer des flèches à titre d’indication.

Page 6 : dessiner des symboles attribués aux arbres, animaux, couleurs, pierres, plumes, etc.

Page 7 : dessiner tous les éléments (bâton et symboles) ; écrire leur signification en utilisant des flèches à titre d’indication. 

Page 8 : suite de la page 7. 

Démonstration — Réalisation d’un carnet de traces – Durée : 48 s.

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ÉTAPES DU COURS

Jour 1

PRÉPARATION

Préparer sur le TBI (tableau blanc interactif) :

– la vidéo sur le mode de vie innu pour le visionnement

– les motifs décoratifs des Premières Nations pour consultation.

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Imprimer le document sur la signification des symboles (1 par élève).

Distribuer à chaque élève :

– un papier régulier, 11 x 17 po

– une photocopie de la signification des symboles.

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1. Présentation de l’artiste et du projet. Qu’est-ce qu’un bâton de paroles ? C’est un outil servant à réguler la parole. La personne qui le fabrique doit choisir ce qui l’aidera et aidera aussi ceux avec qui il se réunira.

2. Visionner la vidéo sur le mode de vie des Innus Communauté Mashteuiatsh Production Manitu inc. Durée : 4 min 55 s.

3. Réaliser un carnet de traces en manipulant et en pliant un papier de 11 x 17 pouces, en 8 carrés égaux. Repérer la page couverture et écrire son nom au bas de la page. Numéroter ensuite les pages de 2 à 8 dans les coins extérieurs.

4. Cueillir l’information — Écrire au tableau – Qui sont-ils ? Les Innus de Mashteuiatsh, l’une des dix communautés innues du Québec. Quel était le mode de vie des Innus ? Nomades. Où habitent-ils ? Dans la communauté. Comment se sont-ils sédentarisés ? On leur a donné des lots de terre. Pourquoi ? Pour les amener à profiter de l’agriculture. Écrire trois réponses soit, une pour chacune des trois questions suivantes : où, comment et pourquoi à la page 2.

5. Définir un problème — Les forces et faiblesses (contraintes) d’un peuple. Écrire au tableau les forces (p. ex. : liens forts avec la nature, habitat riche en ressources naturelles) et les faiblesses (p. ex. : conflits avec les non-Autochtones ; intolérance, abus, méconnaissance de la culture et du mode de vie des Innus, non-respect de leurs droits). Choisir et écrire deux forces et deux contraintes à la page 3. Sommes-nous (les colonisateurs et leurs descendants) respectueux de leur territoire et pourquoi ? À tour de rôle, prendre le bâton de paroles et donner son point de vue sur l’organisation du territoire de Mashteuiatsh.

6. Nommer trois couleurs chaudes : Jaune (ocre), rouge, orangé. Nommer trois couleurs froides ? Bleu, vert, violet. Écrire, page 4.

7. Qu’est-ce que le blanc et le noir en arts visuels ? Le blanc est la réunion de toutes les couleurs et le noir est l’absence de couleur. Quelles sont les quatre couleurs de la race humaine selon les Innus ? Jaune (ocre), rouge, noir et blanc. Écrire à la page 5. Tracer des flèches qui indiquent les quatre couleurs.

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8. Consulter les motifs décoratifs des Premières Nations (sur le TBI). Présentation du document sur la signification des symboles selon la culture des Premières Nations. Que signifie « tracer à main levée » ? C’est une technique de dessin qui se réalise à la main, sans outil de guidage ou instrument de mesure comme une règle ou un compas. À l’aide d’un document sur la signification des symboles, choisir et dessiner des symboles attribués aux arbres, animaux, couleurs, pierres, plumes et motifs, page 6.

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Entre le jour 1 et le jour 2

L’enseignant s’assure de la compréhension de l’élève et vérifie que la collecte d’information est conforme aux attentes : où, comment et pourquoi (page 2), deux forces et deux faiblesses (page 3), couleurs chaudes et froides (page 4), petite définition du blanc et du noir (page 5), symboles (page 6).

L’élève trouve quelques éléments parmi ses objets personnels (p. ex. : lanières ou rubans, plumes, branche, pierre, coquillage, etc.). Voir page 6.

Jour 2

PRÉPARATION

Couper des feuilles de papier sablé fin en carrés égaux, format 3 x 3 po (1 par élève).

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Placer sur une table :

– des bouts de bois de grève (branches) de tailles différentes, entre 25 et 45 cm (1 par élève)

des objets trouvés dans la nature : bouts d’écorce, plumes, coquillages (nacre), perles (beads), petites pierres, etc.

– du ruban de couleurs variées et/ou lanières de cuir de (+ ou -) 1 m de longueur

– des crayons-feutres de couleurs variées

– des ciseaux.

Redonner à chaque élève son carnet de traces.

Distribuer à chaque élève :

– un carré de papier sablé fin

– un crayon-feutre noir.

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9. Récapitulation — Quelle est la fonction d’un bâton de paroles ?

10. Choisir un bâton parmi le choix offert (ou celui que l’on a trouvé soi-même). Bien examiner le bâton (la longueur varie entre 25 et 45 cm), le tenir dans la main, désigner la partie qui épouse le mieux la paume de la main (il faut avoir une bonne prise en main). Poncer (sabler) le bâton (la surface doit être lisse).

11. Planification — Dessiner les lignes de contour de son bâton et organiser les éléments choisis, pages 7 et 8. Ouvrir le carnet de traces de façon à voir la page 6. Retracer les lignes de contour du bâton au crayon-feutre noir.

12. En observant chacun des matériaux et des motifs utilisés par l’artiste, est-il possible de dresser son portrait ?

13. Écrire la signification de chaque élément (ils peuvent avoir plus d’une signification) et tracer une flèche pour indiquer l’endroit où se trouve cet élément (p. ex. : une ligne noire représente l’harmonie et l’écoute ; elle est une des quatre couleurs de la race humaine). Écrire un mot sur le bâton en français ou en langue innue. Voir : http://dictionnaire.innu-aimun.ca/Words.

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14. Préparer les éléments — Des rubans OU lanières (1 cm ou plus de largeur), choisir la longueur nécessaire au nombre de tours souhaités. Découper la lanière de façon à ne pas cranter le ruban (procéder lentement et délicatement pour obtenir une belle ligne droite). Lorsque terminé, placer tous les éléments au même endroit, les petits objets dans un sac ou autre contenant identifié à son nom. 

Entre le jour 2 et le jour 3

L’enseignant s’assure que tous les éléments choisis sont rassemblés et identifiés au nom de l’élève et que les éléments suivants figurent dans les carnets de traces : lignes de contour du bâton et signification des éléments choisis (pages 7 et 8).

 L’élève termine les pages 7 et 8 et dessine le bâton souhaité sur la page couverture.

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Jour 3

PRÉPARATION

Placer sur une table :

– des objets trouvés dans la nature : bouts d’écorce, plumes, coquillages (nacre), perles (beads), petites pierres, etc.

– du fil de fer et/ou du ruban de couleurs variées et/ou lanières de cuir de (+ ou -) 1 m de longueur

– des crayons-feutres de couleurs variées

– des ciseaux

– des bâtons de colle (colle chaude)

Connecter un ou plusieurs pistolets à colle chaude.

Redonner à chaque élève son carnet de traces.

Distribuer à chaque élève :

– un bâton (identifié à son nom)

– un contenant (identifié à son nom)

– un crayon-feutre noir.

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15. Démonstration — Assemblage des éléments (connecter les pistolets à colle chaude). Technique de nouage – lanières de cuir ou rubans de couleurs préalablement coupées. Nouer les rubans de tissus (ou les lanières de cuir) en se servant du nœud tête d’alouette, ON LES NOUE À L’ENDROIT OU À L’ENVERS. (Pour avoir une bonne prise en main, on peut enrouler une lanière en bas du bâton). Commencer à enrouler la lanière, un peu en biais, à partir de l’extrémité du bâton (partie la plus confortable pour la paume de la main). Maintenir une certaine tension dans la façon d’enrouler en chevauchant une partie de la lanière sur la précédente (comme une raquette de tennis). Fixer la lanière (ou ruban) avec un peu de colle chaude.

16. Enfilage de perles (p. ex. : bois, os, résine, verre) une à une (se fait plus facilement si l’on biseaute le bout des lanières ou fixer à l’aide d’un bout de fil de fer). Faire un nœud assez gros au bout.

17. Le bâton peut être orné d’un bouquet de plumes : fixées au bâton à l’aide du petit bout de fil de fer tout comme pour les perles. Pour faire un petit bouquet de plumes, prendre le nombre de plumes désiré. Fixer avec un peu de colle, si désiré. Ligaturer avec du fil d’une bonne longueur. Faire plusieurs tours afin de bien solidifier.

18. Dessiner un ou des motifs au crayon à mine d’abord, puis retracer les lignes de contour au crayon-feutre noir. Utiliser les crayons-feutres pour ajouter les couleurs.

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CONCLUSION

Réflexions et évaluation des mesures à prendre pour entretenir un rapport dynamique avec son milieu, tout en gardant une distance critique à l’égard de l’exploitation de l’environnement.

EXTENSIONS

1. Autoévaluation à partir d’une fiche.

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2. Présentation orale de son bâton et de sa démarche dans le respect des peuples des Premières Nations.

3. Écrire les significations sur une petite carte en vue d’une exposition OU placer tous les bâtons au mur de façon à former un bouquet.

4. Photographier et imprimer sur papier de grand format ; fixer au mur.

Adaptation scolaire, classe de Myriam McDonald, école Jean-Du-Nord, Sept-Îles (Québec), 2018-2019

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GLOSSAIRE

Bâton de parole ou oratoire : outil servant à réguler la parole. La personne qui le fabrique doit choisir ce qui l’aidera et aidera aussi ceux avec qui il se réunira.

Biseau : bord taillé obliquement, et non à angle droit.

Biseauter : tailler en biseau.

Création plastique médiatique : représentation artistique qui implique la communication d’un message précis qui tient compte de la culture immédiate d’un public ciblé. 

Ligaturer : action d’entourer d’un lien, mode d’attache de cordes, de cordages ou de fils de fer.

Mashteuiatsh : l’une des dix communautés innues du Québec.

Tracer à main levée : technique de dessin qui se réalise à la main, sans outil de guidage ou instrument de mesure comme une règle ou un compas.

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CONTENU D’APPRENTISSAGEMINISTÈRE DE L’ÉDUCATION DU QUÉBEC

Démarche de recherche et de traitement de l’information

À la fin du 3e cycle, l’élève doit pouvoir :

Prendre connaissance d’un problème : définir un problème.

Cueillir et traiter l’information : critiquer les données ; repérage d’informations historiques dans un document.

Communiquer le résultat de sa recherche : choisir les mots appropriés.

COMPÉTENCE 3 – S’ouvrir à la diversité des sociétés et de leur territoire

Cheminement de l’élève : il progresse dans le développement de la compétence à s’ouvrir à la diversité des sociétés et de leur territoire. En partant de réalités observables, il relève des ressemblances et des différences dans l’organisation des sociétés et dans celle de leur territoire. Il développe son jugement critique en apprenant à exprimer son point de vue sur les forces et les faiblesses des sociétés et des territoires qu’il observe, à le confronter à celui d’autres élèves, à le défendre et à le nuancer au besoin.

Composante de la compétence Prendre position face aux forces et aux faiblesses perçues des sociétés et de leur territoire

Critères d’évaluation

  • Établissement des forces et des faiblesses des organisations sociales et territoriales
  • Recours à des arguments pertinents dans la défense de sa vision de la diversité des sociétés et de leurs territoires

Attentes de fin de cycle : il indique des forces ou des faiblesses des organisations sociales et territoriales observées. Il confronte à celles des autres sa vision de la diversité des sociétés et de leur territoire et il la défend. Il utilise, pour ce faire, des arguments et un vocabulaire précis.

COMPÉTENCE TRANSVERSALE 3 Exercer son jugement critique

Évolution de la compétence : il parvient, fût-ce sommairement, à dégager des valeurs, des principes, des droits et des devoirs sur lesquels il va fonder son jugement. Il peut remettre en question son jugement et accepte d’en débattre avec les autres.

Composante de la compétence – Relativiser son jugement : comparer son jugement à ceux des autres ; reconnaître ses préjugés.

Critères d’évaluation

  • Cohérence entre le jugement et ses référents
  • Ouverture à la remise en question du jugement

DOMAINE GÉNÉRAL DE FORMATION – Environnement et consommation

Intention éducative
Amener l’élève à entretenir un rapport dynamique avec son milieu, tout en gardant une distance critique à l’égard de l’exploitation de l’environnement, du développement technologique et des biens de consommation.

Axe de développement – Conscience des aspects sociaux, économiques et éthiques du monde de la consommation

  • Interdépendance des personnes, des peuples et de leurs réalisations
  • Conséquences de la mondialisation sur les cultures

LIEN CULTUREL – Ouverture sur la vidéo – Enseignement traditionnel Communauté Mashteuiatsh Production Manitu inc. Durée : 4 min 55 s.

LIENS ARTISTIQUES

La formation en arts plastiques alphabétise visuellement l’élève, développe son potentiel créateur au regard du monde visuel et ses habiletés à symboliser, à exprimer et à communiquer par le biais de l’image.

À la fin du 3e cycle, l’élève doit pouvoir :

Tracer à main levée (crayon-feutre).

Déchirer, entailler, découper, enduire une surface de colle.

COMPÉTENCE 2 – Réaliser des créations plastiques médiatiques

Cheminement de l’élève: sa réalisation est guidée par des intérêts d’ordre social, affectif et cognitif. Elle résulte de gestes contrôlés, d’une utilisation pertinente et variée du langage plastique et d’une organisation complexe des éléments qui la composent. Il décrit ce qu’il a appris et les moyens qu’il a utilisés.

Composante de la compétence – Partager son expérience de création médiatique : organiser les éléments résultant de ses choix selon le message et le destinataire.

Critères d’évaluation

  • Utilisation pertinente de gestes transformateurs spontanés, précis et contrôlés
  • Organisation complexe des éléments

Attentes de fin de cycle : sa réalisation est personnelle, traduit sa perception du réel et contient des éléments explicitant le message en fonction des destinataires et de leur culture immédiate. Elle résulte de gestes contrôlés, d’une utilisation pertinente et variée du langage plastique et d’une organisation complexe des éléments qui la composent.

OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES INNUS

Par Anne-Marie André, Uashat (Québec)

OBJECTIF GLOBAL
Les objectifs pédagogiques innus
consistent à susciter chez l’enfant la connaissance et le respect de son groupe ethnique, de son environnement et de ses traditions et à favoriser la découverte des divers aspects de la vie innue d’hier et d’aujourd’hui.

OBJECTIF GÉNÉRAL
1
. Connaître et respecter son groupe ethnique

OBJECTIF TERMINAL

1.2 Découvrir des moyens à prendre pour que la vie en société lui permette de satisfaire ses propres besoins

1.2.2 À partir d’exemples de sa vie quotidienne, indiquer des besoins intellectuels a satisfaire pour s’épanouir.

Tous droits réservés © 2016 ETAPMANITU

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